Projets de jardins écolo au Petén

Semences, arbres fruitiers et formation pour quelques familles de Setoc et El Chapayal – San Luis – Petén

Fin 2010, à la demande de Markus Zander, un jeune volontaire allemand engagé auprès de communautés indiennes du Petén, nous avons décidé de participer au financement d’un projet de « jardins mixtes écologiques » en partenariat avec l’ADASCA, association de développement de l’environnement socio-culturel et agricole. 6500 dollars ont été envoyés pour ce projet. En août de cette année, nous avons reçu le compte rendu de la réalisation du projet transmis par Markus, et établi par Victor Tux, technicien du programme agricole de la Pastorale sociale du Vicariat apostolique du Petén et responsable de ce projet. Le texte qui suit a été traduit par Philippe Collet.

LE PROJET :

  • Contexte social
    Les familles bénéficiaires de ce projet vivent dans des villages reliés avec le centre communal par des chemins non asphaltés ; certaines n’ont ni électricité, ni eau courante. Il n’y a pas de centre de santé dans la plupart des communautés. Dans la majorité des communautés, il y a une école primaire (à partir de 6 ans), mais pour le secondaire, il faut aller dans les bourgs plus grands. Les familles sont souvent nombreuses : de 8 à 10 membres. Leur niveau scolaire est du niveau primaire.
    Ces familles se consacrent à des activités agricoles pour assurer leur soutien familial. Les communautés qui sont concernées sont celles de Monteria, Setoc, El Chapayal ; ces communautés sont rattachées à l’association ADASCA ;ce sont des communautés Qéqchi.
  • Contexte Economique
    Ces paysans n’ont pas de revenus réguliers et ils obtiennent un peu d’argent de la vente de maïs et d’haricot noir les mois d’avril, mai et octobre. Pour leur consommation, ils élèvent des animaux domestiques, cultivent des tubercules, quelques légumes sommaires (herbe mûre, feuilles de tamal, courge) et récoltent des fruits trouvés dans les bois.
    C’est une situation d’économie de subsistance où les frais supplémentaires pour les vêtements, la santé et l’éducation constituent un problème.
  • Politique de l’Environnement
    Chez les bénéficiaires sont enracinées les pratiques traditionnelles (essartage par brûlis), monoculture
    et apports agrochimiques. Depuis quelque temps, les paysans sont en train de découvrir les dégâts causés à l’environnement et sont maintenant ouverts à de nouveaux concepts et à de nouvelles pratiques qu’ils espèrent acquérir dans les prochains mois.
  • Description des activités
    Entre les mois de janvier et juillet 2011, une quinzaine de réunions a eu lieu à la fois dans les communes de Setoc et de El Chapayal. Les participants étaient des membres des familles bénéficiaires du projet. Ces réunions avaient pour but dans un premier temps de mettre en place les différentes phases du déroulement du projet, la distribution des semences (fourrage pour l’alimentation des animaux) et des plants d’arbres fruitiers (mangue, orange, mandarine, cocotiers), le traçage des 40 parcelles exploitées et la formation agricole.
  • Portée  des  objectifs
    Comme objectif opérationnel, nous sommes arrivés à tracer 40 parcelles pour y planter des arbres fruitiers de Jardins Mixtes. Au cours de ces premiers mois, nous avons pu noter l’intérêt des bénéficiaires à apprendre les techniques pour de nouvelles cultures. A Setoc, où au début ce sont surtout les femmes qui ont participé, on a noté un intérêt croissant pour les hommes. Par contre, à El Chapayal, il y a une très faible participation des femmes.
    Les 40 familles ont toutes reçu leurs plantes à semer dans leurs jardins, et un accord s’est fait avec elles suite aux engagements pris à la réception des plantes (mise en place d’une chaîne avec d’autres familles après un certain temps passé). Deux semaines après la remise des plantes on a fait une formation pour contrôler les plantations et le soin des semis.
    De manière générale, les reprises ont été très bonnes, et beaucoup de familles se sont déjà mises à développer leurs cultures de leur propre initiative. Seulement dans 7 cas, on a pu observer que les bénéficiaires n’avaient pas respecté toutes les recommandations données.

CONCLUSION :
Tout le monde a travaillé dur ces premiers mois et on a réussi à lancer le projet même s’il y a eu quelques difficultés à mettre en place des banques de semence de légumineuses (haricot noir, engrais…) afin qu’ils puissent améliorer la fertilité du sol.
Au total, 39 familles ont bénéficié de ce projet, 28 sont de Setoc et 11 de El Chapayal. »

Victor Tux

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