Soutien à la communauté de Playa de Oro

Playa de Oro, isolement et insécurité

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La piste dangereuse entre San Miguel Petapa et Playa de Oro

Playa de Oro est un village isolé situé au bord du lac Amatitlan. Il se situe à 20 km de la capitale et dépend de la municipalité de San Miguel Petapa. Pour se rendre là-bas depuis la capitale, il faut prévoir environ 1h30 de trajet : la route asphaltée se transforme vite en une piste cahoteuse. On comprend mieux alors pourquoi il est préférable de se déplacer en 4 x 4 dans la région. De plus, cette piste n’est pas sûre puisque les personnes qui tentent de regagner la ville par le seul chemin qui existe sont victimes de racket, de vols et pour les plus jeunes et les femmes, de viols. La police, présente sur les grands axes du pays et à la capitale, se déplace rarement dans des endroits comme celui-ci, si ce n’est pour constater les crimes. Cette insécurité qui règne ici participe à l’isolement de la population.

Les familles vivent principalement de la pêche, mais cette pêche n’a rien de miraculeuse : en effet, le lac est gravement pollué par des métaux lourds. Notons que la collecte des déchets n’est pas très répandue dans le pays. Les Guatémaltèques ne sont sensibilisés à la pollution sous aucune forme. D’ailleurs, cette communauté vit à proximité d’une décharge à ciel ouvert. Pour remédier à ce problème d’eau polluée, des fonds ont été débloqués par l’Etat pour le traitement du rejet des eaux, mais la structure n’a jamais vu le jour…

Le lac Amatitlan pollué

Le lac Amatitlan pollué

Il n’y a pas d’eau courante ici, cette question est en discussion avec la Municipalité de San Miguel Petapa, mais pour l’instant, il n’y a pas non plus d’argent pour cela : le coût des travaux est trop important, et la communauté de Playa de Oro n’est sans doute pas suffisamment importante pour peser sur les décisions municipales.

Playa de Oro, loin d’une plage en or

Pour se soigner, les habitants de  Playa de Oro doivent se rendre au dispensaire de San Miguel Petapa : les consultations y sont gratuites, mais c’est loin quand on n’a pas de moyen de locomotion. Quelques familles disposent tout de même d’une mobylette. Une fois arrivés au dispensaire, les malades n’auront droit qu’à une consultation car aucun soin n’est prodigué dans ces locaux. Faut-il ensuite que la famille puisse acheter les médicaments prescrits…
Depuis début 2011, Terres Nouvelles finance des projets en lien avec l’association Ismugua auprès de la communauté de Playa de Oro. En particulier des formations, que l’on appelle capacitaciones ont été mises en place auprès des femmes du village. Elles y apprennent les bases de l’hygiène en cuisine, par exemple comment bien laver les aliments, l’accent est également mis sur la prévention en matière de santé : comment se prémunir contre le chikungunia ou la dengue, deux maladies fréquentes et transmises par les moustiques qui sont légion dans ce pays tropical où règnent la chaleur et l’humidité.

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Blanca Estela Davila, coordinatrice de la prévention des dangers

C’est une personne du village, Blanca Estela Davila, qui a été nommée coordonnatrice  et qui est chargée d’expliquer aux femmes comment reconnaître les premiers symptômes de ces maladies qui peuvent de prime abord passer pour une « grosse grippe ». D’autre part, grâce aux parrainages anonymes, Terres Nouvelles apporte son soutien à la scolarisation des enfants : ils sont 75 actuellement. Chaque enfant reçoit ainsi un uniforme pour aller en classe, des chaussures, du matériel scolaire, un sac à dos, et le nécessaire pour l’hygiène. De plus, des ateliers de soutien en lecture sont organisés pour permettre à tous les enfants de suivre leur scolarité dans de bonnes conditions. Blanca Estela Davila anime aussi des ateliers d’éducation à l’hygiène corporelle à l’intention des enfants du village, la prévention restant le meilleur moyen de lutter contre les maladies. En étant situé au bord du lac, Playa de Oro est très souvent sujet aux inondations.

playaoro0106L’école subit malheureusement fréquemment des dégâts : dernièrement, c’est le toit qui a été rénové. La structure scolaire dispose également d’un réservoir d’eau qui est régulièrement alimenté par un camion-citerne. Mais la quantité d’eau ne suffit pas à couvrir les besoins pour les sanitaires et l’hygiène des mains. Nous avons pu constater que cette communauté semble laissée à l’écart par le gouvernement et la municipalité. La seule intervention de l’Etat cette année fut un nouvel uniforme afin que les écoliers puissent défiler pour la fête nationale. En matière de scolarité, des progrès restent encore à faire : les instituteurs ne sont pas régulièrement payés, le seul moyen de pression à leur disposition est de ne pas assurer les cours. Cela fonctionne mais au détriment des élèves…

Les enfants et leurs mères. Les hommes sont soit au chantier ou à la pêche.

Les enfants et leurs mères. Les hommes sont soit au chantier ou à la pêche.

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